Les Croutons Flingueurs
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Forum de la guilde Crocoburienne - Les Croutons Flingueurs
 
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 Sang sur la glace

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Roninie
Murmure de Croûton
Roninie


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MessageSujet: Sang sur la glace   Sang sur la glace Icon_minitimeJeu 25 Avr - 20:21

CHAPITRE 1: Réveil à la belle étoile



La nuit est encore présente sur le monde des 12. Dans la montagne des koalaks, la nature est calme et endormie, aucun son n'émane de la forêt quand soudain les feuilles s'agitent; pourtant, il n'y a pas actuellement de brise dans la zone. C'est la jeune Roninie qui émerge dans son petit hamac installé entre deux grands kalyptus.



Cela fait maintenant plusieurs mois que j'aime dormir a la belle étoile dans cette zone calme et tropicale, loin de toutes les agitations de la ville. Je m'y suis installé et je m'y sens chez moi.
Je me réveille calmement, m'étire, déploie mes grandes ailes fragiles qui scintillent d'une couleur bleue discrète à la lueur de la lune, encore présente à cette heure, et pose un pied sur le sol, l'herbe est froide et humide sous mes pieds nus.
Le temps est magnifique, pas un nuage à l'horizon. Le ciel est encore étoilé, j'en profite pour lever la tête et l'observer durant une petite minute afin de contempler les astres.

- Le ciel est magnifique, je pourrais rester comme ça pendant des heures mais je dois me dépêcher.

Je m'approche d'un kalyptus à proximité au tronc est très large. Il y a un trou à l'intérieur, j'y plonge ma main et en sort un sac en peau. C'est ici que j'entrepose mes affaires, elle sont à l'abris des animaux et des intempéries.
J'ouvre mon sac et en vérifie le contenu : des potions, des baumes, des bandages et de la nourriture. C'est tout mon attirail de soigneuse qui m'est indispensable pour prodiguer les soins nécessaires aux personnes blessées lorsque les sorts sont inefficaces.
Je replonge ma main dans l'arbre pour en sortir un manteau en laine de couleur grise. Les poils le confectionnant sont longs et épais, ce n'est pas le genre d'habit que l'on porte dans cet endroit du Monde des 12.
J'empoigne le tout puis récupère également mon marteau et ma canne à pèche posés contre l'arbre.

- Vite! Je dois y être avant le levé du soleil.

Je range arme et outil dans mon sac puis le referme et me dirige vers un autre arbre où est attaché ma dragodinde, une belle monture femelle dont les couleurs prune clair et verte se confondent parfaitement avec celles de la forêt des kalyptus. Elle dort profondément, recroquevillée sur ses pattes et la tête posée sur l'herbe. Elle est belle comme ça que je n'ose la déranger mais je le dois.
Je m'agenouille près d'elle, lui caresse la tête et lui murmure :

- Bernadette, réveille toi ma belle, nous devons y aller.

Elle ouvre les yeux et voit le visage souriant de sa maîtresse. Elle commence à se lever, les pattes encore flageolantes au réveil, elle finit par être totalement sur ses deux pattes. J'accroche donc mon sac sur Bernadette et m'envole pour l'enfourcher. En effet, elle est très grande à coté de moi, petite Eniripsa, et je suis obligé d'utiliser mes ailes pour la monter.
Une fois sur son dos, je pose mon manteau sur mes genoux et me penche pour lui dire:

- Direction le zaap !

C'est alors qu'on se met à gambader à travers les arbres à la lueur de la lune, l'air frais du matin caressant mon doux visage et agitant mes ailes. Cet air me réveilla pour de bon.
Bernadette est rapide et l'on se retrouve vite à traverser le Village des Éleveurs où les dragodindes dorment paisiblement dans leurs enclos.
Nous arrivons finalement devant la grande arche du zaap dont la lumière bleutée inonde la zone.
Je m'arrête en face et contemple les runes gravées sur les pierres de l'arche n'ayant jamais su leur signification. Je me demande souvent de quelle langue ancienne ces runes sont issues.
Je fixe ensuite le vortex en son centre, sa lumière est hypnotisante.

- C'est parti, allons y ! Une nouvelle journée nous attend de l'autre coté.

J'enfile mon manteau puis traverse le zaap sur le dos de Bernadette.



Elle était loin de se douter que ce ne sera pas une habituelle journée paisible qui l'attendra à l'autre bout du vortex...
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Demy-Dyeu
Croûton Bavard
Demy-Dyeu


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MessageSujet: Re: Sang sur la glace   Sang sur la glace Icon_minitimeVen 26 Avr - 15:34

Chapitre 1 : Souvenirs, souvenirs ...

____Faire l'amour, pas la guerre ... Cette phrase ne m'a jamais particulièrement marqué, étant un aventurier je ne me suis jamais vraiment préoccupé de la querelle qui oppose les deux cités. Les miliciens des deux partis encouragent d'ailleurs mes expéditions, et il faut dire qu'il seraient à poil sans moi, me souhaitant toujours bonne chance allant même jusqu'à discuter durant quelques minutes, principalement pour connaître l'actualité avant de reprendre leurs postes non sans prendre un air lassé ... Non décidément cette vie n'est pas du tout faîte pour moi.

____Je m'enfonce au fur et à mesure dans mes souvenirs, retombant en enfance. Je me souviens des moments de jeu avec mes parents, deux disciples de Sadida, mais aussi des longues heures passées devant les tomes du bestiaire de ce monde. Je me revois maintenant durant ce concours de tir dans le bassin d'Arc à Chon, ce fameux jour durant lequel j'ai compris que mon manque de pilosité et mon énergie débordante n'étaient pas dus à un quelconque problème en dessous du pagne. J'ai ensuite appris le reste de ma jeunesse dans le temple dédié à Crâ, d'abord dans la classe de Kikoolol, vénéré professeur ayant réussi à se sortir de toutes les situations avec deux sorts et une paire de dagues, avant de vite être muté dans la classe de Background, mal aimé de tout les autres jeunes mais pas de moi. Après ces quelques années, mes parents sont partis se retirer sur l'île d'Otomaï arguant que l'Arbre Hackam "offre des spots de repos défiant toute concurrence ". J'ai cru qu'ils n'avaient pas digéré, malgré toutes les siestes du monde, le fait que je ne suive point leurs pas …

____La tristesse m'avait alors emplie quelques jours après, comment faire quelque chose qui marque si nos héros ne veulent plus nous voir. Question existentielle dont la recherche d'une réponse fut interrompue par l'arrivé d'un Piou messager. "J'ai le malheur de vous apprendre le décès de vos parents. Ces derniers ont chuté du Laboratoire d'Otomaï, poussés par une ombre bleue selon les témoins, deux Pandawas dignes de leurs classe." Et si les souvenirs qui me reviennent sont bons, la seule chose qui a pu atténuer le vide qu'avait causé le départ des seuls êtres chers à mon cœur était le fait que j'héritais de leur fortune, laquelle ils me léguaient pour que je «  concrétise mes rêves » …

____Mais à l'époque je ne savais pas quels étaient mes rêves, profitant de mon inconscience pour aller gaspiller mes seules économies dans les tavernes malfamées d'Amakna. J'aurais très bien pu courir à ma perte mais c'est au contraire ce qui a été salvateur. Il y eut en effet durant un jour banal, un jeune homme qui est rentré dans la taverne. Il a su attirer mon attention par son jeune âge, mais aussi parce qu'il commanda au tenancier une bière, puis une seconde et je pense que si je n'étais pas intervenu, il aurait continué ad vitam eternam. Je n'ai pu me retenir de l’engueuler comme il le méritait, ne pouvant pas à ce jour me rappeler de toute la scène, le volume de bibine ayant déjà largement dépassé mon seuil. Cependant, la discussion s'est finie en ces termes :
____- Que je boive ne te regarde pas, j'ai atteint un âge ou il vaut mieux oublier que découvrir. Toi, je suppose que tu as certainement des rêves mais tu restes planté là comme un disciple de Pandawa ayant quelque chose à prouver …
____- J'ai bien des rêves mais pas assez d'économies pour les réaliser. Pensez-vous vraiment qu'un jeune puisse faire le tour de Frigost et battre les plus imposants monstres alors qu'il peine à se payer son Gelano ?
____- Peut-être que s'il arrêtait de se murger la gueule dans un vieux rade, il pourrait envisager de faire ce tour … Mais bon, arrête tes conneries de Iop pré-pubère et vient me voir au temple de Crâ dans une semaine.

____Je mis à profit la dite période pour me décrasser, m’entraîner sur les Craqueuleurs des alentours ou encore pour acheter quelques équipements qui allaient sûrement me servir. Mon choix se tourna vers un costume six-pièces en poils de Meulou et un autre aux couleurs du roi des tourbières nauséabondes.

____L'inconnu poussa les portes du Temple et fut ravi lorsque je lui tendis ses nouveaux habits de gris et de mauve et lui dit que l'on partirait tôt le lendemain. Il ne m'a pas posé de question; tant mieux, je ne pouvais pas répondre. Je suis alors sorti alors et me dirigeait vers une modeste bâtisse. C'est seulement avant de rentrer qu'il me regarda dans les yeux et me tendit sa main :
- Klynt, je m'appelle Klynt.
- Enchanté, appelle-moi juste Demy.


____Et ainsi le jeune, repartit sans ajouter un mot tandis que quelques années plus tard, mes souvenirs s'estompaient. Je regarde le ciel et décide d'aller me coucher. Demain sera certainement une journée difficile.
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Roninie
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MessageSujet: Re: Sang sur la glace   Sang sur la glace Icon_minitimeDim 16 Juin - 9:49

CHAPITRE 2 : Couleurs polaires contrastées

A l'autre bout du monde, dans une zone froide et enneigée, la jeune Roninie surgit du zaap de la Bourgade de Frigost.



Je suis arrivée dans le froid et les vastes étendues frigostiennes. La bourgade est encore vide, aucun aventurier n'est encore levé. Dans la journée, la place du zaap est tellement peuplée qu'il faut se bousculer pour atteindre le vortex.
Une brise glaciale me coupe le visage et je réajuste donc mon manteau en laine de Glourseleste pour ne pas attraper froid. Je me suis vacciné contre le rube mais ma peau douce et fragile ne supporterait pas la sécheresse de ce climat polaire. De plus, mes ailes risqueraient de geler et de se casser.
Je descends de ma dragodinde et marche tranquillement dans la bourgade pour ne réveiller personne. Les aventuriers dorment dans leur maison, les gélicans sont dans leur nid, les crabes dans le port, les rats dans les égouts et les chachas dorment tranquillement sur des ballots de foin de froztiz.
Il règne un calme et un silence profond, aucun individu ne se lève si tôt hormis Frigostine la boulangère qui est à son atelier aux premières heures. Elle y prépare et cuit les meilleurs miches de pain de tout le continent frigostien afin de les servir toute chaudes aux premiers aventuriers de la journée qui viendrons les acheter. Sa boulangerie est réputée et de nombreux connaisseurs viennent depuis l'ancien continent pour goûter cette merveille gustative. La farine de froztiz est réputée magique ; une bouchée de pain confectionné à partir de farine de cette dernière  permettrait d'être immuniser contre le froid extrême de ce continent.
C’est alors que je passe devant sa boulangerie qu’une senteur chaude et épicée me caresse les narines. Ce sont les pains qui sont entrain de cuire dans les grands fours à bois de tremble qui émanent une si douce odeur. Comme envoûtée et hypnotisée, je suis attirée vers cette effluve agréable et c’est ainsi que j’entre dans l’atelier. L’endroit est magnifique; les couleurs ambrées et dorées de la boutique contrastent avec le blanc pure dehors. Des centaines de pains sont étalés au comptoir et sur les étagères. Ils ont tous des formes et des couleurs différentes. L’odeur est encore plus puissante à l’intérieur et j’avance telle une somnambule.
Frigostine n’est pas surprise de me voir. Elle a l'habitude que je passe dans sa boulangerie quasiment tous les matins. Je ne mange que très peu de pain mais je ne peux jamais résister à une petite gâterie chocolatée. La boulangère le sait et désormais une nouvelle mignardise contenant du chocolat m’attend chaque jour dans sa boulangerie. S’il m’arrive un matin de ne pas venir, elle est mise de coté jusqu’à ce que je me présente.
C’est donc avec sa joie de vivre qu’elle m’accueille comme toujours; des traces de farine sur le bout du nez:

- Bien le bonjour ma chère Roninie. Comment vas-tu aujourd’hui ?

- Je vais très bien merci. Le temps est magnifique aujourd'hui, je sens que la pèche va être bonne.

- Je t’ai préparé un flocon de chocolat ce matin.  Je te l'ai posé sur le comptoir. Tu me diras ce que tu en penses, il se pourrait que j’en fabrique en grand nombre pour la vente si c’est un succès.

Je m'approche du comptoir pour récupérer la friandise. C'est un magnifique flocon étoilé dont les détails et la complexité sont impressionnants. Il est à peine plus gros qu'un kama. Je le prend délicatement et le met dans ma bouche. A première abord le contact du flocon est très froid sur la langue ;  cela me rappelle mon enfance quand j'essayais de gober les flocons de neige qui tombaient en Amakna les journées d'hiver . Immédiatement en contact avec la langue, le flocon se dissout comme le ferait de la neige mais au lieu de se fondre en eau, c'est un délicieux coulis chocolaté relevé d'épices qui me coule dans la bouche.  De plus, je suis surprise de sa température élevé. Tandis que le flocon était auparavant glacé, son coulis me réchauffe le corps. Je ne sais quel exploit a pu réaliser Frigostine pour créer une friandise si complexe gelée à l'extérieur et chaude à l'intérieur en fondant sur la langue. Je n'hésite pas à délivrer mes sensations.

- C'est magique votre nouvelle confiserie ! Mon corps est tous réchauffé à partir d'un si petit flocon. Je suis sur que plein de gens viendrons vous en acheté. Vraiment impressionnant!

- Merci ma chérie. Heureuse de connaître tes premières impressions. Tu me diras pendant combien de temps l'invulnérabilité contre le froid dure avec l'ingestion d'un seul flocon. Je n'ai pas encore fait des tests réels donc j'ai voulu que tu en soit la première utilisatrice.

- Ce sera fait. Je vais donc de ce pas repartir en direction du lac. Le soleil ne va pas tarder à se lever et je veux y être avant. Merci pour le flocon et bonne journée!

- Que la pèche te soit heureuse. Bonne journée!

Sur ces mots je ressors de la boulangerie. Bernadette m'attendais dehors à l'abris de la brise. Je sens le vent sur mon corps mais aucune sensation de froid. A l'évidence le flocon a vraiment un effet d'invulnérabilité contre le froid.
Je fouille dans mon sac attaché sur ma dragodinde pour en sortir une paire de skis en bois d'orme. Je les enfile à mes pieds puis empoigne le harnais attachée à elle.

- Fonçons vers le lac.

Elle s’exécute et commence à gambader rapidement entre les maisons. Une fois arrivées à la sortie de la bourgade et devant l'étendue plane et blanche devant nous, elle se met à accélérer sans se retenir. Quant à moi, je glisse derrière sur mes skis. C'est le moyen de déplacement le plus rapide lorsqu'on se trouve à Frigost.. Je me plais à déraper sur la poudreuse ; je suis d'habitude congelée par le courant d'air issu de la vitesse mais aujourd'hui avec le pouvoir du flocon ; je ne ressens rien. Il est vraiment très efficace, je crois que je vais m'en faire un stock et qu'il sera mon petit rituel frigostien du matin.

En quelques minutes j'ai traversé les champs et désormais je slalome entre les trembles et les pins  de la foret. Il a neigé cette nuit sur Frigost et la couche de neige lourde pèse sur les branches et les feuilles des arbres. La brise agite ces dernières ce qui a pour résultat des chutes de neige inattendues de la couche au sommet des grands pins. Je ralentit donc pour faire attention à la neige qui s'écroulerait sur nous en plus de devoir éviter de foncer dans les troncs.
Entre deux arbres,  j'aperçois un  igloo. Je suis quasiment arrivée au niveau des premières étendues d'eau gelée qu'une grosse douche de neige me tomba inopinément sur la tête.
Effrayée, Bernadette prend soudain une grande accélération que je n'avais pas prévu et je m'écroule ridiculement dans la neige lâchant le harnais. Je m'en retrouve ainsi par terre recouverte d'une bonne couche.  C'est seulement au bout de quelques secondes que je réussis à me relever.  Je secoue mon manteau pour enlever toute la neige, je le retire pour enlever également celle qui s'est incrusté à l'intérieur. Même sans cet épais vêtement, je ne ressens aucun froid; je ferme les yeux et si je ne savais pas que je me trouve dans la foret de Frigost, je dirais que je suis bien au chaud dans ma montagne koalakienne.
Je me secoue donc et agite mes ailes pour enlever la neige. Je crois que si je n'avais pas pris ce flocon, elles se seraient cassées  écrasées par la neige.
Je renfile mon manteau, enlève les skis de mes pieds et me dirige vers le lac qui se trouve à quelques pas de l'endroit où je suis tombée.
J'y retrouve Bernadette qui s'est arrêtée juste devant la glace car elle sait qu'elle glisserait si elle s'y aventurait. C'est une bonne nouvelle car si elle s'était enfuie loin j'aurais perdu toutes mes affaires.
Je m'approche donc près de ma monture et la caresse pour la rassurer et la calmer.

- Tout va bien, je n'ai rien.

Elle me répond par un gloussement affectueux en me caressant avec sa tête.
Je sourie et récupère ma canne à pèche dans mon sac. C'est parti pour ma session de titillage de poisson matinale. Il fait encore nuit et il reste quelques minutes avant le coucher du soleil. Le bleu nuit du ciel a désormais viré à un bleu semblable à la nuance d'un lapis-lazuli.
C'est l'heure idéale pour pécher et surtout pour trouver des poissons spéciaux tant recherché par les aventuriers. La population piscicole a eu le temps de se renouveler pendant la nuit et, comme aucun artisan pécheur ne vient si tôt pour exercer ici, elle est encore abondante.
Je développe donc donc ma canne et installe un hameçon et un appât de ma propre conception secrète que je ne dévoile à personne et qui fait ma réussite. Je m'avance ensuite sur le lac et m'installe au niveau de mon spot préféré: un ensemble de trou dans la glace effectué par les pécheurs du lac qui sont actuellement entrain de dormir dans leur igloo.
Je m'assois donc sur la glace et lance mon hameçon dans le trou en espérant une pèche glorieuse. Peu de temps après, le fil s'agite, mon premier poisson à mordu à l'hameçon. C'est une poiskaille, ce poisson frigostien qui m'a rapporté tant de richesse depuis mon arrivé sur ce continent. En effet, je le  cuisine en fricassé pour me nourrir et revend le reste.

Cela fait déjà un petit moment que je pèche et déjà une bonne récolte à mon actif. Quelques tortues dévoreuse ont même essayé de m'en dérober. Malheureusement, je n'ai pas eu la chance de voir un kralamour bleu mordre à l'appât ce matin.
Soudain, le plus beau spectacle du monde des 12 que j'ai eu l'occasion de voir apparaît. Toute une pléthore de nuance colorée m'entoure et scintillent ;  les ocres chaudes se mélangent aux couleurs froides et aquatiques de la zone. C'est le soleil qui se lève et inonde la zone de sa couleur corail. Ses rais se reflètent sur l'eau, scintillent sur la glace ou se perdent dans la neige. J'ai l'impression d'être à l'intérieur d'un arc en ciel. C'est pour cette image que je me lève si tôt tous les matins pour venir ici. Je suis tellement obnubilée par ce spectacle que je n'ai pas fait gaffe à un requin qui a mordu à l'hameçon et a mangé mon appât.
Je décide donc d'en utiliser un autre et lorsque je m'apprête à l'accrocher à l'hameçon, j'entends une grosse explosion dans le ciel qui me fait sursauter à tel point que j'ai failli n'embrocher l'hameçon dans la main. Je me tourne dans la direction de l'explosion lorsqu'une nouvelle salve d'explosions retentit. Celle-ci je la perçu clairement ; c'était une grosse explosion enflammée dans le ciel semblable à une fée d'artifice, les couleurs du levé du soleil était encore présente et le rouge puissant de l'explosion se confondait avec la couleur de l'astre à l'horizon.

"Elle viennent de la crevasse du Mansot Royal. Ce n'est pas normal!"

La situation m'inquiète. En effet, à cette heure de la journée, personne n'est censé se trouver dans cette zone et il est impossible de descendre dans les tunnels sous le lac car Waldos FieldChester Potcobble qui s'occupe de la nacelle est encore entrain de dormir.

"Serait-il possible que quelqu'un soit tombé dans la crevasse?"

Je suis curieuse de nature et donc je décide de me diriger dans la direction des explosions. Mon instinct de secouriste prend toujours le dessus sur mon travail. Je suis tout de même prudente et avant d'y aller je dépose ma canne et j'empoigne mon marteau.



La jeune Eniripsa se dirigea en courant vers un potentiel danger non identifié se demandant qui pouvait bien se cacher derrière ces explosions inhabituelles à l'aube du jour perturbant son rituel journalier.
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Demy-Dyeu
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MessageSujet: Re: Sang sur la glace   Sang sur la glace Icon_minitimeVen 12 Juil - 17:13

Chapitre 2 : L'Ombre Bleue


_____Je me réveille en nage dans mon lit, haletant, ne parvenant pas bien à distinguer ce qui m'entoure. Tout est sombre malgré le fait que le soleil matinal brille au travers de mes volets et comme depuis la mort des mes parents, mes nuit ne sont guère peuplées que par des cauchemars plus noirs de jour en jour. Je les imagine sur le rebord de l'Arbre millénaire trônant au centre d'Otomaï. Leurs visages portent des stigmates de coups, ils sont rouges de sang. Ils ne portent pas l'habit traditionnel de leur Dieu sinon des lambeaux que même les plus pauvres habitants des deux cités n'oseraient pas enfiler. Cependant ils ne sont pas seuls, à côté d'eux je distingue une vague forme bleue qui soudain pousse ma mère dans le vide. Mon père n'a pas le temps de réagir que lui aussi est précipité dans le vide.
Il faut vraiment que j'apprenne la vérité avant de finir comme ce Sram rongé par la folie ayant, à force de le faire couler, pris la couleur et l'odeur du sang.


_____Mais là n'est pas mon plus grand soucis. J'ai promis à mon nouveau disciple qu'aujourd'hui sera le grand jour, nous allons nous attaquer à la terrible île glacée qu'est Frigost. Cela fait quelques années que nous nous entraînons pour ce grand jour en frappant tour à tour les plus insignifiantes créatures de nos contrées et les terribles monstres gardant les fameux donjons repartis aux quatre coins du monde. Apprenant ainsi les secrets du Monde des Douze dans la Bibliothèque du plus grand des Corbacs ou se mesurant au terrible Meulou pour confectionner les habits de Klynt.


_____En effet, parmi les événements importants durant ces dernières années il me revient en mémoire une virée lors de laquelle nous avions affronté le Craqueleur Légendaire. Klynt, après avoir terrassé la terrible créature à mes côtés, avait décidé d'aller explorer la montagne. Il était revenu quelques temps plus tard en me disant qu'un bâtiment massif avait attiré son attention et qu'il était donc rentré à l'intérieur. Il avait alors vu des hommes masqués se battre avec une telle beauté que l'on se demandait s'il s'agissait d'une danse ou bien si cela pouvait réellement faire mal, ce qui vu l'état des sac de blé servant à l’entraînement était vérifié. Cependant il m'avait avoué qu'il ne savait pas ce qu'était cette bâtisse. Moi, qui à force de m'y rendre jour après jours, le savait très bien lui ai répondu qu'il s'agissait du temple consacré aux Zobals, guerriers mystérieux qui tiraient leurs pouvoirs des différents masques en leur possession. Il me dit alors que leur manière de combattre l'avait subjugué et me demanda si lui-même pouvait devenir comme eux . Le soir même il n'avait pas dormi chez moi et était vraisemblablement en train de prier Sadida.


_____Mais aujourd'hui le jeune Klynt est grand mais il a cependant choisi de rester à mes côtés car il tient à voir du pays mais je suspecte qu'il tienne aussi à moi, les longues années d'exploration ça rapproche mine de fer. Ce qui est réciproque … Ne serais-je pas en loque dans un tripot en ce moment si je ne l'avais pas rencontré dans cette taverne mal famée ? Mais aujourd'hui, nous allons plus que jamais devoir nous faire confiance car je vais enfin tenir ma promesse en amenant mon protégé fouler la neige le l'île de Frigost, et mon instinct me dit d'ores et déjà que ce ne sera pas de tout repos.


_____Nous avançons maintenant depuis quelques heures dans un lourd silence, ce qui m'a d'ailleurs fait de nombreuses fois repenser aux rêves qui hantent mes nuits. Mon compagnon essaye tant bien que mal de m'éviter cela mais il doit aussi garder un œil sur la route qui devient sinueuse au fur et à mesure que nous avançons dans les montagnes de Cania. Nous sommes dans les temps lui dis-je alors que sa monture renâcle autant que les lois de la biologie lui permet, lui disant ensuite que ce serait une bonne occasion de tous se reposer. Nous nous arrêtons non loin d'une maison et tout en descendant de Demychedepain alors que je tourne le dos à mon disciple j'entends de vif éclats de voix.


_____J'apprends alors que le flot d'injures digne du moins poli des Bworks a pour cause d'une erreur de mon protégé qui lors que sa descente à malencontreusement écrasé un œuf de Mansot qu'un inconnu a lui aussi eu le déplaisir d'égarer ici … Et bien que je ne doute pas le moins du monde des capacités du jeune Klynt, je ne pense pas qu'il puisse rivaliser contre la montagne de muscles drapée d'azur qui ceci dit est à deux phalanges de lui planter une dague dans un de ses orifices bien peu noble si l'on en croit ses dires. Je m'interpose alors me présentant comme le père de Klynt et précisant que celui-ci serait privé de dessert le soir. L'inconnu se détend alors comme si cette décision était le pire des supplices possible et s'en va non-sans m’avertir de ne jamais laisser mon fils seul arguant qu'un accident est si vite arrivé. Cet épisode m'ayant quelque peu refroidi, je remonte vite en selle ordonnant à ma prétendue progéniture d'en faire de même. Question 
____- Privé de dessert ?, finit-il par articuler un air amusé dans les yeux. Tu n'aurais pas pu trouver plus convainquant ?
Je ne lui réponds pas et ne suis pas même amusé par cette remarque qui d'habitude m'aurait fait sourire. Non, un autre sentiment m'emplit, une peur dévorante. Je me rends alors compte que je connais l'homme tout de bleu vêtu, je le connais depuis la mort de mes parents et je l'ai revu pas plus tard que durant mon sommeil.


_____Cependant je choisis de je rien dire au jeunot qui se tient à mes côtés. Il n'a pas à subir l'anxiosité d'une telle situation alors que moi-même me base sur un cauchemar, aussi réaliste et fréquent soit-il. Le trajet suis son cours dans un silence d'autant plus pesant que mon passé resurgit subitement avec une violence inouïe. Se succèdent alors des images de moi et de mes parents, des bruits de chutes mais surtout des cris déchirants. S'en est trop, ma vision se trouble avant de céder au noir total, je tombe et heurte le sol.
Je me réveille et regarde de suite autour de moi. Les hautes montagnes ocres de Cania ont laissé place à une charmante maison et quant au soleil il a tout simplement disparu au profit de nuages laiteux dont tombent de gros flocons de neige. Avant que je lui pose la question, Klynt m'apprend qu'après ma perte de connaissance il m'a traîné jusqu'au bateau que nous devions emprunter afin d'aller sur la fameuse île. C'est alors là qu'il a rencontré un jeune Iop qui contrairement à ses semblables maîtrisait parfaitement la langue du pays. A ma vue il prit pitié et demanda au jeune Zobal si il voulait profiter de sa maison pour que je puisse me rétablir. Et voilà que je me réveillais là, sur un confortable édredon mais ce n'est pas le programme de la journée et je choisis donc de partir non sans d'abord laisser une plume de Gelikan en cadeau car Klynt m'a aussi glissé à l'oreille que l'histoire de ce Iop est fascinante et d'une réelle beauté, ne pas la mettre à l'écrit serait criminel.


_____Après avoir quitté la chaumière alors que l'aube ce lève, nous errons durant quelques temps dans les ruelles de la bourgade et chinant des informations sur les donjons qui actuellement rapportaient leurs pesant d'or et il ressort sur les quelques lèvres trouvées à cette heure que les ressources issues du roi des Mansots sont en ce moment très demandées. Il s'agit en outre d'un monstres peu puissant bien que les plus expérimenté des aventuriers que nous croisons affirment qu'il ne craint nos coups au début du combat. Cela représentera un bon défi, nous nous rendons donc devant le gouffre réputé pour être sa la tanière de l'horrible pingouin. Je laisse alors descendre Klynt en premier et décide de jeter un rapide coup d’œil aux alentours. Je suis à peine à quelque pas de l'entrée lorsque j'entends un terrible cri avant qu'un terrible silence prenne place.


_____Mon sang ne fais alors qu'un tour, je me rue vers l'échelle et descend les barreaux quatre à quatre. Arrivé en bas, le spectacle me glace le sang. Klynt gît par terre en sang. Le même inconnu que tout à l'heure se tien accroupi sur lui, sa victime bégaie quelque chose d'incompréhensible mais il n'en a que faire. D'un coup sec il arrache le masque de mon protégé qui tombe immédiatement inconscient. Une fois cela fait il se dirige vers la sortie mais étant paralysé je n'ai pu me cacher. Il me voit, se dirige lentement vers moi et avant que je ne puisse sortir mon arc fait jaillir une horloge du ciel qui me frappe avec une extrême violence, me projetant une une violence inouïe à terre. Je me sens sombrer mais un réflexe de survie me fait bander mon arc pour tirer des Flèches Explosive en l'air ...[/color]
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Roninie
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MessageSujet: Re: Sang sur la glace   Sang sur la glace Icon_minitimeMer 21 Aoû - 10:50

CHAPITRE 3 : Du sang sur la glace



Frigost est calme, le soleil s'est levé et les premiers animaux sont de sortie ; seule la jeune Roninie perturbe ce rituel calme et matinal en courant à toute vitesse vers le cratère du lac gelé.




Je cours du plus vite que je peux, mais c'est extrêmement difficile, car je glisse sur la glace. Je décide donc d'utiliser mes ailes afin de me faire léviter pour aller plus vite. Généralement, je ne les utilise pas quand je suis sur l’île de peur de les casser, mais aujourd'hui je sens que je peux me le permettre sans risque grâce au flocon de Frigostine. Le temps est compté, je sais qu'il suffit que quelques secondes pour que mes pouvoirs deviennent inutiles. Je peux soigner n'importe qui, même les blessures les plus graves, mais je ne peux pas ressusciter les morts.

Bernadette a remarqué mon changement soudain, elle est consciente de la situation et me suit de loin. Elle sait que lorsque je me précipite comme ça c'est qu'il y a une urgence et des personnes à soigner. Elle a appris des nombreuses interventions que j'ai dû faire par le passé. Je peux compter sur elle pour m'aider à transporter mon matériel et mes potions directement sur les lieux d'un accident pour pouvoir agir le plus rapidement possible.
Je m'étais installée à l'extrémité du lac et donc le cratère est loin, il me faut donc un certain temps avant de l'atteindre. Pendant que je me ruais vers la destination, d'autres salves d'explosions ont retenti, ce qui me signalait que le lanceur était toujours vivant, ce qui était une bonne nouvelle.


J'aperçois au loin les systèmes de tractage de la carrière. Je ne suis plus qu'à 100m et je ne vois plus d'explosion. La personne est peut-être désormais inconsciente ou pire... Je me mets donc à accélérer au maximum de mes capacités dans les derniers mètres.

Lorsque j'arrive à destination, personne. Aucun signe de vie autour du cratère ; comme je le pensais, Waldos n'est pas encore à son poste. Je suppose que la personne ayant envoyé les explosions doit se trouver au fond. Je m'avance et me penche pour voir s'il y a quelqu'un. Le cratère est profond et le jour n'est pas encore assez présent pour en apercevoir le fond. Je décide donc d'envoyer un appel pour voir si quelqu'un me répond:


- Il y a quelqu'un? Je suis ici pour aider.


À peine ai-je prononcé ces mots que je sens quelque chose dernière moi, un bruit léger et soudain suivi d'une agitation de l'air sur ma nuque. Je n'ai même pas le temps de me retourner pour apercevoir ce que c'est que je me retrouve projetée dans le cratère. Qui a bien pu faire ça? Il n'y avait personne 5 secondes auparavant. Le responsable est apparu comme par magie. Naturellement, je crie pendant ( les secondes de ) ma chute libre qui me semble durer des heures. Dans ma chute, je réussis à me retourner pour apercevoir le responsable de cet acte meurtrier. La seule chose que j'ai le temps d'apercevoir est l'ombre de quelqu'un qui me semble de petite taille. Il se trouve dos au soleil, ce qui m'empêche de voir son visage ou quelconque détail de son corps. La seule chose dont je peux être certaine, c'est qu'il me semble tout de bleu vêtu. Cette observation ne dura qu'une brève seconde, car l'ombre disparaît aussi vite qu'elle avait surgit avec le même petit son.

C'est alors que je réalise que l'ombre est le dernier de mes soucis. Je suis entrain ne chuter de toute la hauteur du cratère. Je ne survivrai pas si je ne fais rien. Immédiatement, je me mets à agiter mes ailes de la manière la plus frénétique possible comme jamais que je ne l'ai fait. Les ailes d'un disciple d'Eniripsa ne permettent pas de voler comme un piou où on veut comme on veut. Elles permettent juste de planer légèrement au-dessus du sol pour une durée limitée. Là je les agite au maximum en espérant que cela me permette de ralentir ma chute et ainsi survivre. Malheureusement, je les ai déjà beaucoup utilisées pour arriver rapidement que je commence à fatiguer.

Je me retourne à nouveau durant ma chute pour en voir l'échéance. Je ne suis plus qu'à quelques mètres du sol gelé qui est dur comme de la pierre. Si je m'écroule dessus, je suis morte.

Dans un élan de survie, au dernier moment, je décide d'invoquer une énorme cawotte au sol. À peine est-elle apparue que j'atterris dans les fanes de manière violente, mais non mortelle. J'ai réussi en agitant mes ailes à suffisamment réduire la vitesse pour survivre grâce au léger amorti que m'a procuré le feuillage vert de cette cawotte géante. À l'instant, je ne regrette pas d'avoir suer sang et eau pour accumuler le stock de ces légumes oranges que demandait le mage ermite du peuple wabbit en échange de ce secret ancestral.


J'ai à peine le temps de retrouver mes esprits après cette chute horrible qu'un gémissement se fait entendre non loin de moi. J'ai encore la tête enfouie dans les fanes de cawotte que je n'en vois pas l'origine. Je m'agite pour m'extirper des feuilles et glisser aux pieds du légume géant. Mon corps est tout endolori à cause de la chute. Lorsque je pose mon pied sur le sol, je manque de glisser et de tomber par terre. Je m'accroche à la cawotte pour ne pas tomber et j'en fais le tour pour y découvrir un corps gisant sur la glace. C'est celui d'un disciple de Cra. Ce doit être lui qui m'a lancé ces explosions de détresse. Les flèches d'un Cra sont capables d'atteindre une cible à plusieurs dizaines de mètres. Son corps est en apparence intact, il m'a juste l'air évanoui.

Je passe ma main au-dessus de son corps pour en analyser les douleurs. Je le retourne délicatement pour l'allonger sans le faire souffrir. Je rassemble un petit tas de neige pour y poser sa tête de manière plus confortable que le sol glacé. En touchant son visage, je le trouve très froid. La pointe de ses oreilles est même glaciale. Il ne me semble pas suffisamment équipé contre les températures extrêmes de ce continent, et allongé à même le sol comme ça inerte, il risque de mourir d'hypothermie. Je décide d'ôter mon manteau et de l'en recouvrir afin de le réchauffer un peu. Même sans mon manteau, j'ai encore l'impression de chaleur comme si j'étais dans les plaines de Cania.

Je peux désormais utiliser mes mots soignants pour apaiser ses douleurs. Un ensemble de pétales de cerisier apparaît et entoure son corps d'un halo rosé éclairant légèrement la grotte d'une lumière tamisée. C'est alors que la lumière révèle un deuxième corps à quelques mètres du premier, caché dans l'ombre derrière une caisse. Je n'en vois que les pieds dépasser. La lumière était faible et n'a duré qu'un court instant, mais suffisamment pour apercevoir que ce corps nageait dans une marre rouge. Était-ce du sang ou alors juste une bouteille se serait brisée et aurait renversé son contenu?

Je décide d'invoquer mon acolyte soigneur le Lapino à qui je confie la tâche de s'occuper du disciple de Cra pendant que je me dirige m'occuper du deuxième corps.


Je m'avance délicatement vers lui et je sens sous mes pieds un liquide visqueux et chaud. Seul le sang a cet aspect. Pendant que je m'avance, les premiers rayons du soleil atteignent le fond du cratère et en éclairent la totalité se reflétant sur la glace scintillante. Le constat est immédiat. C'est bien du sang dans lequel je marche.

Je contourne la caisse et le corps git à mes pieds, je n'en reconnais pas l'appartenance. C'est une personne de taille relativement petite. Il doit être légèrement plus grand que moi. C'est un mâle. Ce doit être un adolescent. Il ne m'a pas l'air d'être un disciple de Cra comme l'autre, mais je ne vois pas à quelle classe il appartient. Il a le visage lisse et livide – non, blanc comme la neige. L'expression de son visage reflète une peur atroce. Le corps est inerte et cette expression figée comme dans la glace. Il y a tant de sang autour de lui que l'odeur m'irrite le nez. Je agenouille à côté et exécute mon sort le plus puissant : la Reconstitution. C'est un sort capable de soigner n'importe quelle blessure immédiatement. Généralement je ne l'utilise que dans les cas extrêmes et ici c'en est un.

Mais là, il n'a aucun effet. Il ne peut y avoir qu'une seule raison pour laquelle mon sort soit inefficace et celle-ci a été confirmée lorsque j'ai analysé le pouls du jeune. Je fais le triste constat que ce petit  est mort trop tôt. Bien trop tôt.

Je me penche sur son corps pour le scruter et identifier la cause de la mort. Il possède deux entailles  au niveau de la poitrine. Elles ne peuvent pas en être la cause, elles sont beaucoup trop petites.

Son corps est rigide. Généralement, la rigidité cadavérique commence à apparaître une trentaine de minutes après la mort et le corps est totalement rigide au bout de deux heures. Ce doit être à peu près depuis combien de temps il est mort. Pourtant, les appels de détresse n'ont été envoyés que depuis un quart d'heure. Le Cra et ce jeune petit n'étaient donc pas ensemble. Est-ce ce pour quoi l'archer s'est fait assommer? Parce qu'il a vu ce qu'il ne devait pas voir. Est-ce l'ombre bleue qui en est la cause? Celle qui m'a propulsée vers une mort quasi certaine au font du cratère. Je n'en serais plus qu'en interrogeant le Cra. Et pour cela, je dois le maintenir en vie pour qu'il puisse tout me raconter à son réveil.
C'est l'air triste que je me redirige vers le premier corps. Il est assez rare que je sois confrontée à la mort sans que je ne puisse rien faire. Généralement j'arrive toujours à temps pour soigner les victimes. Cela me rappelle ce qui est arrivé à mes parents.



J'étais de 3 ans plus jeune lorsqu'en rentrant dans notre maison un soir d'Aperirel, le 16 exactement, je n'ai trouvé dans le salon que les cadavres de mes parents. Le spectacle était la vision la plus horrible de toute ma vie. Il y avait tellement de sang dans le salon que l'ensemble du sol n'était plus qu'un rouge puissant. C'était un meurtre et je n'en connais toujours pas le meurtrier. J'avais tenté le tout pour le tout pour les soigner, mais cela n'avait servi à rien. J'étais tellement bouleversée que je m'en suis évanouie et ai dormi dans le sang à côté du corps de mes parents. Le traumatisme fut tel que pendant plusieurs mois je n'avais plus confiance en moi et en mes sorts, que j'en ai abandonné leur utilisation. Mes pouvoirs dépendent de moi et de ma personnalité, si je ne crois plus en moi et en mes sorts, ceux-ci disparaissent et je ne deviens plus qu'une simple elfe sans pouvoir. C'est la volonté de retrouver le meurtrier de mes parents qui m'a donné le courage de continuer et de parcourir le monde à sa recherche.

C'est dès lors que j'ai tout fait pour devenir plus puissante. Je me suis orientée vers une branche plus offensive. J'en avais assez de n'être qu'une acolyte qui ne vie qu'au dépens des autres. Je suis devenue solitaire et me suis entrainée durement. Je suis consciente désormais que je suis une disciple d'Eniripsa un peu rebelle et indigne des volontés de la grande déesse, mais je n'en oublie pas mes fondamentaux. Je suis toujours présente dès que quelqu'un a besoin d'aide ou de secours. Je refuse qu'il arrive à quelqu'un d'autre quelque chose d'aussi horrible que ce qu'on subit mes parents.
Ces dernières années j'ai parcouru tout le monde en solitaire et j'ai rencontré de nombreuses personnes. Le monde est gigantesque et je suis consciente qu'il est désormais quasi impossible de le retrouver. Je vis désormais ma vie pour moi, je sais que c'est ce que mes parents auraient voulu.



Une goutte d'eau atterrit sur mon nez et me fait reprendre conscience. L'odeur puissante de sang m'avait fait planer. Ne pouvant plus rien pour ce jeune garçon, je lui ferme les yeux et essaye de lui donner une expression de plénitude plutôt que cette frayeur atroce. Je me redirige vers le disciple de Cra encore allongé et inconscient sur le sol. Si je ne peux sauver le petit, je peux le sauver lui. Je me décide le remonter à la surface et de le ramener à la Bourgade où je signalerai un meurtre à la Milice. Mon Lapino a bien fait son travail en s'occupant de lui. Je lui montre l'élévateur en bois à côté qui sert généralement. Cette petite boule de poils ne possède pas de bras, mais uniquement de minuscules ailes quasi indissociables de son corps. Je me demande à quoi elles lui servent, car il est incapable de voler. Il m'aide cependant tant bien que mal à l'y faire glisser. Heureusement, le sol glacé aide beaucoup.

Une fois installé dans la cabine, j'en referme les portes et tire de toutes mes forces pour la faire monter. C'est un système à vis sans fin qui permet d'avancer, mais se bloque une fois qu'on arrête de tirer. Cela empêche que la cabine retombe si l'on cesse de tirer. Je me dis que sans ce système, j'étais incapable à moi toute seule de tirer à bout de bras le poids de deux personnes. Durant l'ascension, je prends le temps de me reposer à mi-chemin. La course, la chute, les sorts, la montée, je suis exténuée.

Une fois arrivée à la surface, toujours aucune trace de Waldos. Il ne devrait pas tarder à reprendre son poste, mais je n'ai pas le temps de l'attendre. Le soleil a tout de même déjà pris une bonne hauteur dans le ciel. Je cherche Bernadette des yeux, elle a dû rejoindre le cratère et m'y attendre.

Ça y est, je la vois à quelques mètres plus loin allongée dans la neige. Elle dort? Je m'approche. C'est tout de même étrange qu'elle dorme alors qu'elle sait que j'aurais besoin d'elle à n'importe quel instant pour transporter les blessés que je suis venue soigner. J'accélère mon allure puis cours vers elle. Ce n'est pas possible. Pas elle.


- BERNADETTE !!!


Elle n'est pas en train de dormir. Elle gît sur le sol. Elle est morte aussi. Je ne vois pas de sang. Je m'en approche en sanglotant. Bernadette était ma monture depuis plusieurs années. Ma seule amie. Je lui parlais comme si elle pouvait me comprendre et répondre. Depuis la mort de mes parents, je n'avais plus qu'elle et maintenant, je n'ai plus personne. Mais là, elle ne me répond plus, elle ne pose pas sa tête sur mon épaule pour me rassurer. D'ailleurs, sa tête est étrangement dans une position anormale. Son coup a été rompu d'un coup sec. Notre meurtrier a-t-il décidé de la tuer pour nous éviter toute évacuation ou a-t-elle vu l'ombre bleue me pousser dans le cratère et l'a ensuite attaqué.
Je ne peux m'empêcher de me blottir un moment contre elle, caressant son pelage doux. Il nous arrivait de dormir comme ça dans la montagne des koalaks. L'une contre l'autre. Mais désormais ce n'est plus que du passé...




La jeune Roninie ayant passé probablement la pire matinée de sa vie depuis la mort de ses parents semble inconsolable. Non loin de là, encore dans l'élévateur, le corps du disciple de Cra montre des signes de vie. Ses membres commencent à bouger et ses paupières s'ouvrent.
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Xyn
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MessageSujet: Re: Sang sur la glace   Sang sur la glace Icon_minitimeMer 21 Aoû - 20:13

Faudrais que je lise tout pour mieu me cultirver ^^^ , Non sans dec j'admire le travail et le temps passé pour l'avoir fait félicitation c'est un jolie rp ^^
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Demy-Dyeu
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MessageSujet: Re: Sang sur la glace   Sang sur la glace Icon_minitimeMer 21 Aoû - 21:18

Il faut du temps pour l'art ( bien que nous en soyons loin, très loin ), la preuve en est avec le speed-drawing que tu nous as proposé Wink

( Par contre Drokynoobi, tu pourras déplacer les deux derniers messages sur la partie des remarques stp ^^ )
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MessageSujet: Re: Sang sur la glace   Sang sur la glace Icon_minitime

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